L'Institut d'insertion médico-éducatif, qui accueille environ 60 jeunes et enfants handicapés, s'est fait vandalisé à deux reprises.
PAPEETE, le 29/05/2017 - Douze ruches volées à Vairao, des ruches détruites sur le plateau de Taravao. L'Institut d'insertion médico-éducatif de Taravao a également subi des actes de vandalisme fin avril-début mai. Plusieurs plaintes ont d'ailleurs été déposées. Le plus dur est de se relever puisqu'il faut réinvestir de l'argent pour repartir de plus belle. Et pas d'autres choix que de sécuriser les futurs ruchers, ce qui représente un coût supplémentaire pour l'apiculteur.
"Ce phénomène existe depuis les années 2010 avec le développement de la filière", remarque Olivier Vergnet, vice-président de l'association Apis Porinetia. Et plus on avance dans le temps, plus le constat est alarmant. Aujourd'hui, les apiculteurs se rendent comptent que le volume des ruches volées a augmenté.
Et c'est le cas de Jacky Cavanier, apiculteur de Vairao depuis plus de dix ans. Il y a trois semaines, ce septuagénaire s'est fait voler une douzaine de ses ruches sur deux de ses exploitations, ce qui représenterait plus d'un million de francs de perte. "Un matin, nous étions allés sur notre rucher et nous avions remarqué qu'il nous manquait cinq ruches. Alors, nous avions commencé à enlever nos ruches pour les envoyer ailleurs. On avait un autre endroit qui me paraissait critique. Cinq ou six jours après, je me suis dit qu'il fallait les enlever, et on a remarqué qu'il manquait sept ruches", se rappelle-t-il. "Il y en avait une qui se situait à Mitirapa et l'autre à Puunui, à deux kilomètres de ma résidence. Nous venions de refaire nos ruches avec de nouvelles reines. Il y en avait huit qui étaient bien pleines avec 30 kilos de miel. Après, dans une ruche, il y avait deux hausses et une hausse c'est 15 kilos de miel", poursuit le septuagénaire.
Bien sûr, une plainte a été déposée auprès de la gendarmerie. Et même s'il a des soupçons sur l'identité du voleur, Jacky Cavanier préfère laisser la justice faire son travail. Il a décidé de mettre en sécurité ses 90 autres ruches restantes. "Je les ai placées dans des endroits plus sécurisés avec des portails et plus difficiles d'accès", dit-il.
Pas question pour lui de baisser les bras, il a l'intention de réinvestir dans des futures ruches.
Et justement, la sécurisation des ruchers pourrait être une étape obligatoire pour les apiculteurs. "C'est un coût qui se rajoute aux contraintes du professionnel", explique Olivier Vergnet.
Mais, il n'y aurait pas d'autres options pour stopper l'hémorragie.
"Il faut soit des caméras de chasse à proximité des ruchers pour pouvoir identifier les voleurs, soit mettre en place des détecteurs de mouvements, des puces GPS dans certaines ruches. Et ensuite le marquage avec la sérigraphie des ruches, le numéro de l'apiculteur, et des cadres également parce qu'il arrive des fois que les gens volent des colonies sans prendre les ruches avec les cadres à l'intérieur. Donc, il peut être utile de marquer à l'intérieur. Et pour le voleur c'est plus embêtant. Donc, ça les empêche de les vendre."
Surtout que "les assurances ne prennent pas en charge cette particularité de l'apiculture", regrette le vice-président d'Apis Porinetia.
Et sur la question de la sécurité, l'Institut d'insertion médico-éducatif (IIME) de Taravao a bien compris le message.
En effet, cet établissement, qui accueille environ 60 jeunes et enfants handicapés, s'est fait vandalisé à deux reprises. "Le lundi 24 avril au matin, j'ai découvert que les ruches avaient été vandalisées et brûlées. Les cadres des ruches ont été un peu dissimulés un peu partout. Il ne s'agissait pas de vol de miel, c'était plutôt du vandalisme. Le week-end suivant, le mardi 2 mai, j'ai trouvé de nouveau une ruche qui a été complètement jetée au sol et les cadres manquaient. Il y a des jeunes qui ont été vus côté cimetière, en train de couper le miel", relate Romuald Simon, responsable du site IIME Taravao. Des ruches qui leur ont été prêtées par Benoit, un apiculteur de Taravao.
"Notre projet était d'initier nos jeunes à l'apiculture, parce qu'ils quittent l'IIME à l'âge de 20 ans, et on essaie de voir ce qu'ils peuvent faire après cela. Si certains sont capables d'avoir une petite ruche dans leur famille, ça peut leur faire un petit métier. C'est une idée nouvelle, surtout que c'est un peu à la mode l'apiculture", poursuit-il. Sur l'ensemble des jeunes, "une bonne dizaine de jeunes pourraient être capables de faire ce métier ou bien d'autres. Lorsque c'est arrivé fin avril et début mai, on a dit qu'on arrêtait tout. Les jeunes, du coup, se sont aperçus que cela pouvait aussi leur arriver s'ils développaient ça au sein de leurs familles."
Et malgré ces mauvais épisodes, la direction de l'IIME ne s'est pas découragée. "Après réflexion, on s'est dit qu'on ne va pas baisser les bras devant des actes de voyous. Donc, on a fait un enclos complètement sécurisé en fer soudé, avec une porte, un cadenas, une vraie cage. Donc, les ruches seront entièrement sécurisées. Nous allons avoir deux ruches, qui sont prêtes d'ailleurs, et je pense que dès le mois de juin, on va mettre nos propres ruches", assure Romuald Simon.
L'institut a donc investi à peu près "100 000 francs pour la sécurisation de leurs ruches", s'ajoutent à cela les dégâts occasionnés sur les ruches de l'apiculteur de Taravao. "Notre direction n'hésite pas à investir si ce sont des projets qui tiennent la route et qui puissent permettre à nos jeunes d'avoir une activité à la sortie de l'IIME", souligne le responsable du site IIME Taravao.
Le nouvel enclos de l'IIME de Taravao peut d'ailleurs accueillir cinq à six ruches, ce qui pourrait promettre un bel avenir pour les jeunes de l'établissement.
"Ce phénomène existe depuis les années 2010 avec le développement de la filière", remarque Olivier Vergnet, vice-président de l'association Apis Porinetia. Et plus on avance dans le temps, plus le constat est alarmant. Aujourd'hui, les apiculteurs se rendent comptent que le volume des ruches volées a augmenté.
Et c'est le cas de Jacky Cavanier, apiculteur de Vairao depuis plus de dix ans. Il y a trois semaines, ce septuagénaire s'est fait voler une douzaine de ses ruches sur deux de ses exploitations, ce qui représenterait plus d'un million de francs de perte. "Un matin, nous étions allés sur notre rucher et nous avions remarqué qu'il nous manquait cinq ruches. Alors, nous avions commencé à enlever nos ruches pour les envoyer ailleurs. On avait un autre endroit qui me paraissait critique. Cinq ou six jours après, je me suis dit qu'il fallait les enlever, et on a remarqué qu'il manquait sept ruches", se rappelle-t-il. "Il y en avait une qui se situait à Mitirapa et l'autre à Puunui, à deux kilomètres de ma résidence. Nous venions de refaire nos ruches avec de nouvelles reines. Il y en avait huit qui étaient bien pleines avec 30 kilos de miel. Après, dans une ruche, il y avait deux hausses et une hausse c'est 15 kilos de miel", poursuit le septuagénaire.
Bien sûr, une plainte a été déposée auprès de la gendarmerie. Et même s'il a des soupçons sur l'identité du voleur, Jacky Cavanier préfère laisser la justice faire son travail. Il a décidé de mettre en sécurité ses 90 autres ruches restantes. "Je les ai placées dans des endroits plus sécurisés avec des portails et plus difficiles d'accès", dit-il.
Pas question pour lui de baisser les bras, il a l'intention de réinvestir dans des futures ruches.
Et justement, la sécurisation des ruchers pourrait être une étape obligatoire pour les apiculteurs. "C'est un coût qui se rajoute aux contraintes du professionnel", explique Olivier Vergnet.
Mais, il n'y aurait pas d'autres options pour stopper l'hémorragie.
"Il faut soit des caméras de chasse à proximité des ruchers pour pouvoir identifier les voleurs, soit mettre en place des détecteurs de mouvements, des puces GPS dans certaines ruches. Et ensuite le marquage avec la sérigraphie des ruches, le numéro de l'apiculteur, et des cadres également parce qu'il arrive des fois que les gens volent des colonies sans prendre les ruches avec les cadres à l'intérieur. Donc, il peut être utile de marquer à l'intérieur. Et pour le voleur c'est plus embêtant. Donc, ça les empêche de les vendre."
Surtout que "les assurances ne prennent pas en charge cette particularité de l'apiculture", regrette le vice-président d'Apis Porinetia.
Et sur la question de la sécurité, l'Institut d'insertion médico-éducatif (IIME) de Taravao a bien compris le message.
En effet, cet établissement, qui accueille environ 60 jeunes et enfants handicapés, s'est fait vandalisé à deux reprises. "Le lundi 24 avril au matin, j'ai découvert que les ruches avaient été vandalisées et brûlées. Les cadres des ruches ont été un peu dissimulés un peu partout. Il ne s'agissait pas de vol de miel, c'était plutôt du vandalisme. Le week-end suivant, le mardi 2 mai, j'ai trouvé de nouveau une ruche qui a été complètement jetée au sol et les cadres manquaient. Il y a des jeunes qui ont été vus côté cimetière, en train de couper le miel", relate Romuald Simon, responsable du site IIME Taravao. Des ruches qui leur ont été prêtées par Benoit, un apiculteur de Taravao.
"Notre projet était d'initier nos jeunes à l'apiculture, parce qu'ils quittent l'IIME à l'âge de 20 ans, et on essaie de voir ce qu'ils peuvent faire après cela. Si certains sont capables d'avoir une petite ruche dans leur famille, ça peut leur faire un petit métier. C'est une idée nouvelle, surtout que c'est un peu à la mode l'apiculture", poursuit-il. Sur l'ensemble des jeunes, "une bonne dizaine de jeunes pourraient être capables de faire ce métier ou bien d'autres. Lorsque c'est arrivé fin avril et début mai, on a dit qu'on arrêtait tout. Les jeunes, du coup, se sont aperçus que cela pouvait aussi leur arriver s'ils développaient ça au sein de leurs familles."
Et malgré ces mauvais épisodes, la direction de l'IIME ne s'est pas découragée. "Après réflexion, on s'est dit qu'on ne va pas baisser les bras devant des actes de voyous. Donc, on a fait un enclos complètement sécurisé en fer soudé, avec une porte, un cadenas, une vraie cage. Donc, les ruches seront entièrement sécurisées. Nous allons avoir deux ruches, qui sont prêtes d'ailleurs, et je pense que dès le mois de juin, on va mettre nos propres ruches", assure Romuald Simon.
L'institut a donc investi à peu près "100 000 francs pour la sécurisation de leurs ruches", s'ajoutent à cela les dégâts occasionnés sur les ruches de l'apiculteur de Taravao. "Notre direction n'hésite pas à investir si ce sont des projets qui tiennent la route et qui puissent permettre à nos jeunes d'avoir une activité à la sortie de l'IIME", souligne le responsable du site IIME Taravao.
Le nouvel enclos de l'IIME de Taravao peut d'ailleurs accueillir cinq à six ruches, ce qui pourrait promettre un bel avenir pour les jeunes de l'établissement.
Une plainte a été déposée auprès de la gendarmerie.